A Potter and a Malfoy sure can't get along. Right ? | Eden

Phineas craignait ce moment depuis deux mois maintenant. Il entrait en cinquième année à l’école de sorcellerie Poudlard, après un début de scolarité en France, loin de l’histoire sombre et trouble de sa famille. Tiré à quatre épingles, debout sur le quai envahit de fumée de la voie 9, 3/4 qui abritait le train écarlate, il observait les autres élèves à la dérobée, et surtout leurs parents. A quelques dizaines de mètres de lui, son oncle Scorpius et sa femme Rose Weasley faisaient leurs dernières recommandations à Lazlo, leur fils unique, intégrant sa quatrième année. Lazlo, le cousin germain de Phineas, fils du second fils de Draco Malfoy ; Aries.
Peu de gens le savaient, mais Draco Malfoy et Astoria n’avaient pas eu qu’un seul fils. Scorpius avait un cadet, de quatre ans plus jeune, Aries. Seulement, à la mort d’Astoria, le jeune garçon était devenu taciturne et capricieux, et pour protéger l’image de gentils sang-purs repentants qu’il avait réussi à forger, Draco avait envoyé Aries à Durmstrang alors que Scorpius entamait sa quatrième année d’études en Écosse. Et ainsi personne n’avait vraiment rencontré Aries, enfant sombre et tourmenté, délaissé par son père, éloigné de son grand frère et de son pays. Les cheveux plus argentés que blonds, les yeux d’acier de la lignée anglaise mais la beauté distante de sa mère, il avait épousé un jeune fille autrichienne moitié vélane à l’âge de seulement dix neuf ans, et Phineas était né quelques années plus tard. Quant il avait atteint l’âge de six ans, la petite famille avait regagné l’Angleterre et renoué les liens avec Draco et surtout, Scorpius, marié à Rose Weasley-Granger, et père du petit Lazlo, aussi blond que tout Malfoy digne de ce nom, mais les yeux aussi saphir que tout Weasley. Phineas n’appréciait pas toujours l’enfant.
 Mais aujourd’hui, il intégrait l’école de son cousin, son père ayant cédé aux demandes de Scorpius pour que leurs fils se connaissent un peu mieux. Amaltia, l’épouse d’Aries, en était plus que ravie. Son fils ne serait plus en Hongrie, en haut de ce « terrifiant et sombre glacier ». Lui, il aurait bien aimé retrouver son école, ses amis, ses repères. Mais non. Les lèvres pincée en une moue amère, il avait repoussé ses parents froidement, et déambulait depuis quinze minutes au milieu de cette atmosphère inconnue.
  Et non loin de Scorpius et Rose, il remarqua alors une famille intéressante. Un homme aux cheveux de jais riait avec son cousin, indéniablement le fils d’un autre homme connu dans le monde entier pour son héroïsme et sa stupidité puérile. Albus Potter devait également avoir des enfants à l’école de Poudlard. Ce garçon qui lui faisait un vague geste maussade à la vitre de son compartiment, sans doute. Un rictus tira brièvement les lèvres de Phineas, et il se décida à monter dans l’Express. Autant prendre le bon de ces trois années à venir.

 L’école était bien plus magique que Durmstrang, bon. Il l’admettait. Atterri sans surprise à Serpentard, il aimait la salle commune par dessus tout, et avait intégré une place de poursuiveur dans l’équipe de Quidditch sans effort - les vents en haut des glaciers hongrois avaient l’avantage de forger d’excellents joueurs sur balai volant. Et le désavantage de créer beaucoup engelures, aussi. Il s’était lié sans effort avec Septimus Rowle et Scandal Parkinson, fausse idiote ;plus maligne et manipulatrice que n’importe quelle autre fille qu’il eut rencontré. Elle avait très bon fond, cependant. Et bien sûr, il avait fait la rencontre du pétillant, bravache, fascinant Eden-Jeremiah Potter, nouveau capitaine et attrapeur de génie de l’équipe de Gryffondor. Oh, comme il rêvait de faire tiquer son expression confiante, de voir brûler l’agacement dans ses yeux vert sombre.
 Phineas n’était pas cruel. Non. Mais dire qu’il n’était pas méchant… Souvent, il l’était bel et bien. Il cherchait à faire sortir Potter de ses gonds, à attirer son attention. D’une certaine façon, sans pouvoir se l’expliquer, il sentait qu’ils étaient faits pour rivaliser de talents et il s’arrangeait pour que le brun sache bien que quelque chose vibrait comme un écho quand leurs magies entraient en contact. Et puis..

 Et puis un jour, peu avant avril, il se retrouva accidentellement enfermé dans les vestiaires du stade avec lui. Pendant une seconde, la claustrophobie enserra ses poumons, puis il se rendit compte qu’il n’était pas seul. E-J se tenait là, un petit sourire aux coins de ses -oh, si tentantes – lèvres. La porte refusa son Alohomora. Donc, quelqu’un venait de les enfermer volontairement. Une vague brûlante lui traversa le corps, et il serra les dents avant d’adresser un regard furieux au jeune lion, sa voix claquant alors qu’il grondait entre ses dents.
« Qu’est-ce que tu trouves de drôle à la situation, Potter ? C’est un reste d’amour pour les petites pièces closes venu de ton grand-père, ou juste du masochisme inné ?! »
Oui, Phineas Malfoy était terriblement claustrophobe. Et oui, c’était à cause du sombre manoir qui tenait lieu de maison à son père froid et distant. Mais non, jamais, jamais il n’admettrait ça devant qui que soit. Et surtout pas devant bloody, stupid, gorgeous as fuck E-J Potter !

Eden, enfin Eden Jeremiah Potter de son vrai nom, poussait son caddie rempli de bagages sur la voie 9 3/4. La fumée du train et le bruit du quai lui étaient familiers. Ce n’était pas sa première année, ni sa première rentrée à Poudlard. Sa robe de sorcier arborait le badge de Gryffondor, sans surprise et il se plaisait à sourire aux gens de son année qui le connaissaient et le côtoyaient depuis quatre ans maintenant.
Au delà de son nom de famille difficile à porter, notamment parce que la famille Weasley le considérait, ainsi que son père, comme des imposteurs mais aussi parce que tout le monde, dans le petit monde sorcier, connaissait le nom de famille Potter, Eden avait réussi à dépasser ce statut de petit fils de. D’enfant timide, souvent secoué par la maladie, il était devenu un jeune homme solide et sûr de lui qui savait jouer de son sourire pour obtenir ce qu’il voulait. Le sorcier était doué, l’un des meilleurs de sa promotion et il tenait à s’illustrer chaque année dans l’équipe de Quidditch en tant que gardien, ainsi que dans ses notes. Eden était plutôt populaire puisqu’il connaissait les recoins du château comme sa poche, pouvait vous inventer des aventures à n’importe quel moment et prenait soin, en tant qu’enfant unique, de s’occuper des premières années de l’école qui le suivaient souvent avec attention.
Son père avançait devant lui et rejoint son demi-frère, James Potter Junior. Il salua ses cousins d’un hochement de tête et regarda les élèves. Toujours les mêmes têtes. Albus Potter fit un signe à son fils qui le rejoignit et toisa l’homme blond platine qui se tenait en retrait, derrière une mère et son fils. Lazlo Malfoy- Weasley, petit fils de la ministre de la magie, secouait la tête alors que sa mère essayait tant bien que mal de redresser sa cravate aux couleurs de Serpentard. Il cogna son poing contre le sien et le jeune homme lui fit un sourire reconnaissant quand sa mère le lâcha enfin. Scorpius Malfoy et Albus Potter étaient partis à évoquer leurs vieux souvenirs au château, pensant, comme chaque année, à la bière qu’ils allaient partager une fois les enfants partis pour l’école. C’était devenu une tradition entre eux et Eden et Lazlo prenaient un malin plaisir à se moquer d’eux à chaque fois.

« Rien de neuf depuis juin Lazlo ? »

Le jeune homme haussa les épaules pour répondre, fidèle à lui même, et rougit un peu lorsque le fils Longdubat monta dans le train, après avoir embrassé sa petite sœur. Eden suivit le regard et tapa amicalement l’épaule du sorcier. Le sifflet indiqua à tout le monde que le train allait quitter la gare de King Cross et ainsi rejoindre l’Écosse. Albus poussa quasiment son fils dans le train et celui-ci avança nonchalamment dans son wagon habituel. Il cogna son poing aux trois Gryffondor qui s’étaient installés, les deux poursuiveurs et l’attrapeur de l’équipe de Quidditch et fit un signe à travers la fenêtre à son père. Celui ci lui répondit mais Eden porta son attention sur une couleur de cheveux qu’ils connaissaient bien. Seul le visage ne lui était pas familier. Depuis quand la famille Malfoy scolarisait ses enfants ailleurs qu’à Poudlard ? Il demanda si quelqu’un connaissait ce gars, habillé d’une tenue typique de Durmstrong. Personne ne l’avait vu, ce qui piqua la curiosité d’Eden au vif.


Phinneas Malfoy. C’était son nom. Il était passé avant les premières années pour être placé dans sa maison. Serpentard. Sans surprise. Le sourire du jeune homme avait fasciné Eden dès le début et il s’était promis de se rapprocher du garçon. Il le croisait souvent, en cours, sur le terrain de Quidditch, puisqu’il avait obtenu un poste. Les autres l’avaient surnommé « Slytherin Ice Prince ». Eden n’aurait pas trouvé mieux...

[En cours]